Vernissage le 25/08/2016 à 18h-22h
Commissariat : Jessica Macor et Eve-Mélissa Traoré
Avec : Filipe Afonso, Black audio Film Collective, Jean-Marc Chapoulie, Eve Heller, Emmanuelle Nègre, Marilou Poncin, Tabita Rezaire, Michael Robinson, Soda_Jerk
BOOMCUT GUERILLA réunit une sélection d’essais documentaires, d’art vidéo et de films expérimentaux qui ont pour point commun la réappropriation d’images provenant d’archives et/ou de la culture pop des mass medias.
À la manière du Junk Art, l’art du réemploi de matériaux jetés issus de l’industrie ou de rebuts domestiques, ce cinema povera1 place la réappropriation au centre de l’expérimentation afin d’interpeller notre esprit critique parfois politique.Cette méthode de création héritée des avant-gardes ; par le collage de Dada, le détournement du Surréalisme mais aussi l’esprit contestataire de l’art situasionniste selon lequel l’art doit appartenir à tout le monde et le spectacle doit être détruit en tant qu’objet de rapport social; n’a pas perdu de son enthousiasme et dépeint de manière pertinente l’image de notre société connectée. Il s’agit ici de questionner, confronter, violenter les idiomes de la société spectaculaire, défier la légitimité visuelle souveraine en désamorçant les signes, icônes et autres mythes établis dans notre conscience collective culturelle et sociale. Renverser cette autorité pour inventer de nouvelles images, sublimer afin de créer de nouvelles réalités. Ce travail de sape dont l’humour et la bouffonnerie se délecte, usurpe ce monde d’images pour mieux le transformer.
BOOMCUT GUERILLA se présente comme un delirium visuel, une dialectique cocasse dans laquelle ces œuvres convoquent le regard vivant du spectateur. Du collage au détournement, du mix au sampling, de l’échantillonnage au réemploi(remix), l’image est ici bricolée, triturée, malmenée, altérée… afin d’en révéler sa plasticité singulière à travers le goût du difforme, de l’hétérogène, du composite. Finalement cet art de la recombinaison2 interroge la nature de nos rapports culturels, la valeur morale de l’identité, s’approprie la mémoire et l’histoire, déplace la fiction mais surtout pense l’image dans un contexte où l’industrie marchande est schizophrène: d’un côté elle favorise et diffuse les outils de reproduction libre et la circulation de l’information, de l’autre elle dissimule ses velléités mercantiles en prônant les lois de propriété intellectuelle.
C’est de cette observation que BOOMCUT GUERILLA souhaite inscrire son action artistique, autrement dit exposer des pratiques «écologiques» d’usages de l’image devenant une forme de résistance contre une industrialisation culturelle qui s’arroge le patrimoine commun de la création artistique.
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